8 réponses pour le VIVRE ENSEMBLE du groupe FRONT DE GAUCHE
Madame,
Vous avez souhaité connaître la position de la liste du Front de Gauche dans la lutte contre les discriminations faites aux personnes.
De façon générale, comme nous l’indiquons dans la proposition 18 de notre programme, la lutte contre toutes les discriminations, qu'elles portent atteinte à l’engagement syndical ou politique, qu'elles soient d'ordre racistes, sexistes ou antireligieuses, qu’elles stigmatisent des jeunes, des immigrés, des gens du voyage, des personnes en situation de handicap, qu’elles touchent à l’âge, à l’origine sociale ou à l’aspect physique, qu'elles concernent l’accès à l’emploi, au logement... est indispensable pour pouvoir construire des solidarités et un Mieux Vivre Ensemble. A ce titre, nous souhaitons engager une coopération avec la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations, qui n’a pas de correspondant en Corse, créer un observatoire régional de la lutte contre toutes les formes de discrimination et signer la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale.
Dans cette lutte, le Front de Gauche manifestait d’ailleurs le 3 mars 2010 avec d’autres organisations pour demander la suppression pure et simple du ministère de l’immigration et de l’identité nationale et la régularisation de tous ces travailleurs sans papier, agents de sécurité, cuisiniers, plongeurs, ouvriers du bâtiment, femmes de ménage… qui depuis des années, payent leurs impôts et participent à la richesse de notre pays. Le collectif voulait aussi exprimer son exaspération des "dérapages" et des propos "stigmatisant" de plus en plus fréquents dans le discours politique français.
Nous pensons que l’éducation et la culture contribuent fortement à la connaissance de l’autre et de soi même et participent ainsi à la lutte contre les discriminations. Une communauté de destin ou une nation n’est pas faite de l’un plutôt que de l’autre, mais des uns et des autres s’enrichissant mutuellement. Cette communauté de destin trouvera sa force dans l’héritage partagé mais aussi dans l’avenir à tracer ensemble. Le vivre ensemble consiste donc à combattre les inégalités sociales et créer ensemble un projet de vie durable.
L'économie, dans notre pays, en Corse particulièrement, ne peut raisonnablement s'envisager sans l'apport des travailleurs immigrés présents dans de nombreux secteurs (btp, agriculture, hôtellerie, services aux entreprises…). Ce qui est déterminant à nos yeux c'est la dignité, le respect du droit du travail ce qui fait qu'un homme est considéré comme un citoyen libre et à égalité en droits.
Le droit de vote s'inscrit dans cette visée. Or, la France n’autorise le droit de vote et d’éligibilité qu’aux ressortissants de l'Union européenne et uniquement pour les élections municipales et européennes. Le Front de gauche différencie bien les notions de nationalité et citoyenneté et à ce titre, défend l’idée d’octroyer aux résidents étrangers le droit de vote à toutes les élections et leur éligibilité.
Ces femmes et ces hommes, sans lesquels la France et la Corse ne seraient pas ce qu'elles sont, doivent disposer des mêmes droits que leurs concitoyens. La stèle, du col de Teghime dédiée aux goumiers en est un témoignage significatif. Nous pensons que la prière inscrite dans le marbre de ce monument devrait être largement diffusée notamment dans les écoles où les anciens résistants en ce moment même exaltent leur combat, la Résistance à la barbarie fasciste, l'insurrection populaire du 9 septembre et la Libération le 4 octobre 1943 à laquelle les goumiers ont pris part.
En ce qui concerne le Conseil Economique, Social et Culturel, ce dernier peut, à l'initiative du Président du Conseil exécutif ou du Président de l'Assemblée de Corse, être saisi de demandes d'avis et d'études sur tout projet de la CTC à caractère économique, social et culturel. Il peut, en outre, de sa propre initiative, émettre des avis sur toute question économique et sociale intéressant l'avenir culturel de la Corse, l'éducation ou le cadre de vie. Il devrait donc pouvoir se saisir des questions relatives aux discriminations sous toutes ses formes.
Je vous rappelle que la loi du 22 janvier 2002 relative à la Corse permet "Lorsque l’Assemblée de Corse estime que les dispositions législatives en vigueur ou en cours d’élaboration présentent, pour l’exercice des compétences de la collectivité territoriale, des difficultés d’application liées aux spécificités de l’île, elle peut demander au gouvernement que le législateur lui ouvre la possibilité de procéder à des expérimentations, comportant le cas échéant des dérogations aux règles en vigueur, en vue de l’adoption ultérieure par le Parlement de dispositions législatives appropriées, sauf dans l'exercice d'une liberté individuelle ou d'un droit fondamental".
Espérant avoir répondu à vos attentes, recevez, Madame, mes sincères salutations.
Dominique BUCCHINI
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Type de document : Communiqué
Auteur : Dominique BUCCHINI
Langue : Français
Date de publication : 6 mars 2010
Date de fin de publication : 9 mars 2010
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